dimanche 16 septembre 2007

La Belle au Bois Dormant

Sleeping Beauty, Edward Burne-Jones


Le thème de la Belle au Bois Dormant est celui du long sommeil de l’hiver et de l’éveil du printemps. La déesse de la terre, piquée par la flèche de l’hiver tombe dans un profond sommeil dont elle ne sera tirée que par le Soleil qui viendra à sa recherche.
Cette légende rappelle la nordique Balder et la grecque Perséphone. Certains aspects apparaissent aussi dans Les Deux Frères, une légende égyptienne de la 19ème dynastie de Seti II où les Hathor prononcent un destin pour le prince similaire à celui de la princesse. Le rouet dont l’aiguille cause le sommeil est la flèche qui blessa Achille, l’épine qui perça Siegfried, le gui qui blessa Balder, et les griffes empoisonnées du démon dans Surya Bai. Dans sa forme nordique, c’est le lierre, la seule plante qui supporte l’hiver.
Le thème du long sommeil se retrouve dans la légende médiévale des Sept Dormeurs d’Ephèse, dans l’histoire anglaise du Roi d’Angleterre et ses Trois Fils et dans l’histoire de Brunehilde, dans Siegfried. Dans cette dernière un cercle enflammé entoure Brunehilde qui est eveillée par le contact de l’épée magique de Siegfried, tout comme la Belle au Bois Dormant est éveillée par le baiser du prince. Le baiser pourrait être une trace des rites de dévotion à une déesse locale.
Dans le Panch-Rhul Ranee hindou, sept fossés surmontés de sept haies de lances entourent l’héroïne.
Des versions Grimm et Perrault de la Belle au Bois Dormant, c’est celle de Perrault qui est la plus longue et la plus complexe, car elle contient l’histoire mineure de la cruelle belle-mère, alors que l’histoire de Grimm est un modèle de structure découpé en 10 chapitres. Le personnage de la Belle apparaît aussi dans le Pentamerone de Basile où le petit bébé ôte l’épi de lin du doigt de sa mère endormie en le suçant. La version de Perrault rejoint celle de Basile en ce qui concerne les noms des enfants, qui s’appellent Soleil et Lune dans le Pentamerone, et Jour et Aube.

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