jeudi 13 septembre 2007

Vous êtes féministe. Assumez.

Vous êtes féministe. Assumez.[1]

Il n’y a rien de pire qu’une féministe qui se hait. Vous savez bien de qui je veux parler. Vous savez qu’elle est féministe. Mais pour une raison déconcertante, elle insiste à précéder chaque déclaration féministe de « Je ne suis pas féministe, mais… ». C’est à hurler.
C’est n’est pas nouveau d’avoir peur de l’étiquette féministe – après tout on est toutes des lesbiennes grosses et moches, non ? Dites donc, ne serait-il pas temps qu’on surmonte ces conneries ?
Ca fait trop longtemps qu’on dorlote les femmes qui ont peur du mot f***. Vous croyez en l’égalité ? Vous pensez que les femmes ne doivent pas être battues ou violées ? Que nous devrions être traitées comme des être humains autonomes ? Oui ? Très bien. Vous êtes féministe. Assumez.
Il y a clairement un paquet de bonnes raisons pour que les femmes ne s’identifient pas au féminisme. C’est un mot problématique après tout. Pour les femmes de couleur, c’est un mouvement de femmes blanches. D’autres pensent que les enjeux du féminisme ne concernent que les classes moyennes. […]
Le fait d’analyser le mot, votre identité et vos convictions est compréhensible et louable. S’écarter d’un mot parce que vous en avez peur et que vous y plaquez des stéréotypes à la con, c’est franchement lassant.


[1] Jessica Valenti in Berger, Melody (Ed.) (2006) We Don't Need Another Wave: Dispatches from the Next Generation of Feminists, Seal, Emeryville.

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